CHARLIE DANIELS Interview
Traduction : Y. Philippot-Degand

Bonjour CHARLIE, cela fait quelques années que nous n’avons pas eu l’occasion de t’interviewer pour Road to Jacksonville, webzine consacré depuis 15 ans au rock venu du sud des USA, c’était à propos de la sortie de ton livre Ain’t No Rag, Freedom, Family and Flag.

RTJ : En dix ans, penses-tu que la situation se soit améliorée ?

Charlie Daniels : En réalité, je ne pense pas que ça s’est amélioré, pas le moindre signe ne montre que ça aille bientôt dans ce sens.

RTJ : J’avais eu l’occasion de te voir en concert en 1996, à Eurodisney Paris, te souviens-tu de ce concert ?

Il y avait aussi Confederate Railroad qui était venu, mais Travis Tritt avait annulé, penses-tu revenir jouer en France ou en Europe malgré les risques d’attentat ?

Charlie Daniels : Je me souviens du concert et j’ai aimé jouer notre musique pour les Français et oui, nous n’hésiterions pas à revenir en France.

RTJ : As-tu un mot à dire sur les attentats du 13 novembre à Paris ?

Charlie Daniels : Nous avons regardé avec horreur la scène se dérouler et maintenant nous recherchons tous des moyens pour ne plus que ça arrive.

C’est tellement difficile d’imaginer que ça a pu arriver dans le Paris dont je me souviens.

RTJ : Venons à la musique, tu as sorti un DVD Live at Billy Bob’s Texas, enregistré en février 2015,
peux-tu nous en dire plus sur ce concert ?

Charlie Daniels : C’est une prestation scénique live que nous avons produite au Billy Bobs, juste une honnête performance comme la scène en laisse échapper quand le CDB joue un concert.

RTJ : On vient d’apprendre le décès de Merle Haggard, as-tu eu l’occasion de partager la scène et travailler avec lui ?

Charlie Daniels : Nous avons joué quelques shows avec Merle et désormais nous lui rendons un hommage pendant notre show.

RTJ : On a tous été choqué quand on a appris la mort de Joel Taz Di Gregorio,
as-tu quelques mots à son propos à nous dire ?

Charlie Daniels : Taz était avec moi depuis quarante ans, un ami qui s’est toujours tenu à mes côtés contre vents et marées. Un jour il était là et le jour d’après il ne l’était plus et la pilule a été dure à avaler. Il a laissé une marque indélébile sur notre musique.

RTJ : Comment procédiez-vous quand vous enregistriez ?

Charlie Daniels : Nous avons notre propre studio que personne n’utilise à part nous, il reste prêt pour nous nous y sommes très confortablement installés, ce qui nous donne une ambiance relaxe pour y travailler.

Il se situe aussi hors des sentiers battus et l’intimité n’est pas un problème.

RTJ : Y a-t-il des morceaux écrits par lui qui restent à enregistrer ?

Charlie Daniels : Je viens juste d’enregistrer un des morceaux de Taz qui s’appelle "you cant beat the damned old machine". 

Alors oui, il traîne encore de lui du matériel non enregistré.

RTJ : Tu as monté en 1974 le Volunteer Jam à Nashville, as-tu quelques anecdotes sur cette première version ?

Charlie Daniels : Cela devait seulement être un événement isolé mais le spectacle a pris sa vie propre et nous avons continué de le faire. Nous allons faire le 42ème anniversaire dans la Bridgestone Arena de Nashville ce 30 novembre.

RTJ : Lors de la deuxième version, il y a eu Grinderwitch du regretté Dru Lombar. Ce groupe était sublime.
Sais-tu si la prestation complète du groupe a été filmée ?

Charlie Daniels : Je ne me souviens pas, ai pas regardé ce film pendant longtemps.

RTJ : Le festival a revu le jour ces deux dernières années, y aura-t-il d’autres éditions ?

Charlie Daniels : Oui, réponse ci-dessus.

RTJ : Quels sont tes projets, as-tu un nouveau disque studio de prêt ? Et si oui,
où et comment a-t-il été enregistré et avec qui ?

Charlie Daniels : Nous allons sortir un album appelé Nighthawk dans les toutes prochaines semaines,
c’est un album de chansons de cow-boys.

RTJ : Une question que je pose souvent, aura-t-on un jour la chance d’avoir un coffret vidéo reprenant certaines vidéos de tes passages TV ?

Charlie Daniels : C’est possible.

RTJ : Quelques questions, que je me suis toujours posé, les chansons "Uneasy Rider" et "Birmingham Blues"
sont-elles autobiographiques?

Charlie Daniels : Non, ce sont juste des fruits de mon imagination.

RTJ : As-tu vécu comme le "Long haired country boy" de ta chanson? Pourquoi as-tu modifié les paroles du premier couplet de ce titre? Certaines de tes chansons sont de véritables poèmes. Te considères-tu comme un poète?

Charlie Daniels : Je ne vis pas une vie de campagnard aux cheveux longs, j’ai changé les paroles en raison de mes croyances chrétiennes et j’ai écrit pas mal de poésie, donc je suppose que je suis un poète.

RTJ : Multi-instrumentiste, tu as joué avec un nombre incalculable de vedettes et tu excelles dans tous les styles (rock, blues, country, bluegrass). Certains te considèrent comme un pilier de la musique américaine. Es-tu d'accord?

Charlie Daniels : C’est difficile pour moi de me regarder ainsi, il y a tant de musiciens que je considère comme bien meilleurs que moi.

RTJ : Pour certains, tu es le parrain du rock sudiste, celui qui a montré la voie à bien des groupes (Lynyrd Skynyrd notamment), alors que d'autres t'apparentent à la « country music ». Quel est ton avis sur la question?

Charlie Daniels : Je ne prête allégeance à aucun genre de musique, nous en jouons de beaucoup de sortes,
y compris country.

Je ne mérite pas le titre de parrain, Duane Allman était là longtemps avant moi et Skynyrd et Tucker
(Marshall Tucker Band, NdT.) ont eu des disques qui ont fait des hits avant le CDB.

RTJ : Il semblerait que tu sois venu en France dans les années 70 pour chanter seul avec ta guitare. Est-ce vrai?

Charlie Daniels : Non j’ai toujours eu le groupe avec moi, le seul autre moment où j’ai joué en France a été quand j’ai fait partie du groupe de Léonard Cohen et nous avons joué quelques dates en France.

RTJ : Tommy Crain était un guitariste fabuleux. Selon la rumeur, il aurait quitté le CDB pour aider sa femme dans son entreprise d'élevage de chevaux. Peux tu confirmer cette version ou y avait-il une autre raison à son départ?

Charlie Daniels : Tommy et moi sommes restés bons amis après son départ du groupe. Je pense que Tommy était juste fatigué de la route et voulait passer plus de temps à la maison.

Il n’a pas arrêté de jouer, il a continué avec sa musique avec son frère Billy et quelques autres groupes.

Il était un des meilleurs guitaristes avec qui j’ai eu l’honneur de jouer.

RTJ : As-tu des anecdotes particulières concernant Ronnie Van Zant, Toy Caldwell et Tommy Crain?

Charlie Daniels : Pas vraiment, nous avons passé pas mal de temps ensemble sur la route et avons eu beaucoup d’expériences mais aucune ne me vient à l’esprit pour le moment.

RTJ : As-tu des souvenirs particuliers des sessions avec Bob Dylan?

Charlie Daniels : Je me souviens que quand j’ai écouté pour la première fois le matériel pour Nashville Skyline
il était tout à fait évident que ça allait devenir un album majeur.

RTJ : Quand tu as enregistré l'album "The legend of Jesse James", Johnny Cash et Emmylou Harris étaient-ils présents dans le studio avec toi ou les voix ont-elles été enregistrées séparément? As-tu des anecdotes à propos
de cette session?

Charlie Daniels : Aucun chanteur n’était en studio à part moi, j’ai fait ma partie seul dans un studio à LA
(Los Angeles, NdT.).

RTJ : En 1980, tu es venu en Europe jouer au Rockpalast festival en Allemagne, te souviens tu de ce concert,
as-tu quelques anecdotes sur cette tournée ?

Charlie Daniels : C’était il y a longtemps et il est difficile de se souvenir des détails.

RTJ : Peu de groupes apparaissent, Blackberry Smoke semble bien parti pour le succès, as-tu eu l’occasion
de les croiser, que penses-tu d’eux ?

Charlie Daniels : Je pense que Blackberry Smoke est un super groupe et qu’ils auront un long et brillant parcours.

RTJ : Dernière question traditionnelle ici, si tu devais finir ta vie sur une île déserte, quels sont les cinq disques
que tu emmènerais ?

Charlie Daniels :

Fillmore East. Allman Brothers

Wallflowers first album

Phases and Stages. Willie Nelson

Frank Sinatra's greatest hits

Un album contenant l’Ouverture 1812 (Tchaïkovski, NdT.), la Troisième Symphonie de Beethoven et du Debussy.

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